Billet

Premiers mais

 

On se connaît et on s’étripe : match nul devant la glace.
 
On naît d’un rêve et puis, un jour, on barbote dans le cauchemar ; l’on s’y complet parfois, lumières éteintes, quitte à projeter d’autres films dans nos cinémas glauques, pour la petite histoire.
 
Les scénarios sans histoire ne font pas long feu dans le noir. Aimons-nous donc simplement.
 
Nous sommes des poupées bien coiffées, aux étoffes moirées ; nous avançons bandés comme des arcs, le sexe haut, le corps arc-bouté, dans cette gloire feinte d’un serment incertain.
 
Frappons, jouissons, disparaissons.
 
L’amour est merveilleux pour celui qui y croit : une religion à deux qui dévoile sans cesse ses mystères. Et qui n’autorise pas la résurrection, à moins d’une idolâtrie sans borne, privilège des parasites, de ces Sisyphe qui se complaisent dans la médiocrité d’une publicité sans fin.
 
Jouissons, frappons, disparaissons.
 
On est un con : peut-être bien, mais ça fait rien. Semons les graines du mal, ça ne nous fera, probablement, que du bien. Ou si peu : la jouissance est un parfum d’adieu.
 
Malgré la fête, nous propulsons des mots qui frappent comme des coups et qui frappent d’autant plus que l’adversaire est sincère.

A terre ou terre à terre, comme des lutteurs turcs, nous concevons ce nouvel univers : une épitaphe au milieu d’un cimetière.
 

Des demi-dieux, Prométhée de l’absurde aux promesses factices, Icare propulsés dans le monde des sentiments : voici ce que nous sommes.

 

Texte : psychanalyse du 1er mai.

Ce texte fait partie de l’anthologie Au Bonheur des Drames :

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mai 31st, 2012 at 9:10

Un texte sombre, digne d’un enfant de novembre et qui me parle, tu t’en doutes.

juin 1st, 2012 at 1:24

Un texte de scorpion, en effet, même si je suis d’octobre (né le jour de la Saint Narcisse, il fallait le faire). La réponse tient en trois lettres, sans répétition.
Passe un excellent week-end, où que tu sois !

juin 1st, 2012 at 4:31

Ce WE, ce sera Lyon. A toi de même.

juin 1st, 2012 at 4:52

🙂 Ca repose et puis, c’est pas comme si Lyon n’avait aucune ressource. On y découvre toujours quelque chose.

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