Pot Pourri sur le Vide
C’est souvent difficile d’assumer (voire de justifier) ce qu’on écrit mais sans doute est-ce moins pénible que de ne rien écrire du tout. Le vide est une forme pernicieuse du mal et celle-ci se répand dans nos vies modernes, insidieusement, totalement et fatalement, sans même que nous remarquions ces germes semés en nous : qui pratique assidûment l’introspection de nos jours quand tout nous incite à nous détourner de nous-mêmes, déviant sans cesse de l’être vers l’avoir ?
Le vide revêt de nombreuses formes, toujours alléchantes, à l’image de cette expression stupide qui laisse penser que la tradition est faite pour durer : le diable en habit de dimanche. Exemples.
La connexion aux réseaux sociaux, lorsqu’elle se fait intempestive, est une déconnexion. Et ces jeux mobiles sans mobile qui nous sonnent sans cesse, impériaux, la forme la plus ridicule de l’esclavage. Ce qui ne tue pas ne rend pas plus fort mais plus bête, assurément. Jouer à des jeux sans but (et souvent sans fin) : cela a t-il une finalité outre un amusement la plupart du temps réduit à sa portion congrue ? Il s’agit plutôt de tuer le temps, mais c’est toujours lui qui, au final, nous assassine, aussi est-ce une forme de suicide à peine avouée, encore faut-il y penser.
Qu’importe : détruisant une maison, je viens de créer un champ pour réduire mes sims en esclavage (qu’importe les notions de jour et de nuit) et les condamner à cultiver maïs, pastèques et haricots ad vitam æternam : quel intérêt si ce n’est celui de simuler la vie même, faire trimer quelques avatars de l’ère moderne dans laquelle nous pataugeons au détriment de leurs besoins afin d’acheter, en dieu impuissant, de plus beaux objets dans la boutique virtuelle, sachant qu’il y’aura toujours des objets supérieurs voire ultimes, toujours et encore.
Ces prétendus jeux vidéo ne sont plus des jeux mais des reflets déformés de la vie via un média qui transpose notre quêté d’un idéal, d’un impossible sous les atours d’une occupation chronophage qui évite de trop penser mais qui nous ramène sans cesse à nous, à cette nature de perpétuel insatisfait qui est, au fond, le propre de l’homme : de l’homme sale. C’est le règne du vide, le vide essentiel au bonheur des sages, – et des SINGES.
Toi qui n’es pas tombé sous le joug de ces perles avariées du marketing, sache qu’il en va de même des discussions qui se perdent dans l’inutile, des amitiés éclair qui, comme les grains de sable, sont vouées à se séparer un jour, face au vent plus puissant que l’Illusion.
100814.1
J’applaudis à tout ! Et, pour moi, écrire est vital.