Sainte Foi (L’Invitation)
L’entretien fini, j’ai l’idée d’appeler Isabelle qui habite à quelques encablures de l’inconnu où je me trouve, pour m’inviter, si elle le désire, à boire le café ou tout autre liquide pourvu qu’il ne soit pas alcoolisé. Je déteste ce procédé face à l’évidence de la personne : s’inviter ainsi, au dernier moment, ne rien prévoir. Un peu perdu dans ce quartier que je ne connais pas, je passe la frontière, non sans l’aide des autochtones qui, malgré leur bonne volonté, m’embrouillent dans la destination. Je prends la rue du commandant Charcot à rebours, la pluie arme son compte à rebours, et d’un coup me fouette le visage. Quel plaisir cependant de revoir Isabelle, qui s’excuse de tout : ce n’est jamais assez bien alors que tout est parfait. On se fait un dahl en écoutant Pink Floyd. Comme au bon vieux temps, nous devisons sur tous nos sujets de prédilections : cinéma, musique, végétarisme, condition homosexuelle au travers des époques. Elle me montre des documents sur la Berlinale. Dans le même temps, j’apprivoise la peureuse Daisy, une chienne autrefois maltraitée par son ancien maître qui, au moindre bruit fait par un homme, méfiante et peureuse, disparaît dans l’ombre de sa maîtresse. Jusqu’à ce qu’elle vienne à moi pour des câlins sans fin, après une longue séance d’observation. L’amour inconditionnel des chiens, cette dévotion, cette bienveillance me touche. De retour de Sainte Foy, et j’ai la foi pour ce nouveau roman.
070714
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