Billet

Vendredi 13 et Pomme d’Amour

 

L’amour c’est comme un fruit, ça pourrit super vite.
L’amour c’est comme un fruit, si tu ne mets pas de pesticide, il est fort probable que les vers le rongent de l’intérieur, et quoi qu’il en soit, ver ou pas ver, ça flétrit, même le plus beau des fruits, tout comme la peau rêche et vétuste de cette chère et tendre mamie.
L’amour c’est comme une pomme, le max de vitamines, c’est dans la peau.
L’amour c’est comme une pomme, ça va jamais plus loin que le trognon.

***
 

Je me suis promené dans un beau verger, un jour ensoleillé, pour trouver dans un fort joli arbre – un pommier – un magnifique fruit – une pomme splendide, du moins le semble-t-elle car, éloignée de mes yeux, sans doute n’est-elle encore qu’un mirage. Or, elle semble tellement parfaite que je désire y goûter.
Je vais me mettre sous le pommier, et attendre qu’elle tombe.
Que puis-je faire d’autre ?
L’attente est délicieuse.
Donc, je récapitule (ou je capitule, c’est selon) :
Je vais attendre sous le pommier.
Et regarder le fruit.
Mais :
Je n’ai pas fusil, pour chasser les oiseaux.
Je ne ressemble pas assez à un épouvantail, pour les faire fuir.
 

Cette pomme semble si belle, qu’elle est en danger dans sa condition même de pomme. Autour, c’est le désert, désert de mauvaises herbes. J’en sens bien une, qui me titille la cheville, retorse, rebelle, elle s’entortille. Puis j’en sens deux, bon sang, je ne dormirai pas mieux.
 

« Cette pomme, me dit un oiseau qui vient juste de se poser sur mon épaule, tu l’as vu ce vendredi 13 ?
– Non, je sais que c’est une pomme depuis aujourd’hui… avant, je ne l’imaginais pas. J’ai cru que c’était une tache de couleur, dans le ciel. Juste une tache de couleur. Ou peut-être que je l’ai vu il y’a quelques jours mais, comment dire, je ne l’avais pas regardé. Tu comprends ? »
L’oiseau ne répond rien, il se contente d’une requête :
« Et tu attends quoi ?
– Et bien qu’elle tombe, pardi.
– C’est du toi tout craché ! Et tu comptes attendre longtemps, comme ça ?
– Je ne sais pas. Le jour, la nuit…
– Jusqu’au déluge ?
– Pourquoi pas ! Une averse pourrait la faire tomber. Je crois aux miracles.
– Tu ne devrais pas ! Moi je ne crois pas aux miracles, mais je crois que des ailes peuvent être fort utiles. »
 

Que faire ?
 

[Ne prends pas ça trop sérieusement, je me suis encore égaré…
Parabole + hyperbole + collargol = pas de bol…]
(No moquette around, i’m the fucking boss around here !)

 

Extrait de Querelle(S), toujours disponible sur Thebookedition :
Acheter Querelle(S)

Share Button

Vous aimerez peut-être :

  • Botanique / Des Voies du Désir   C’était très intime jusqu’à maintenant et cela pourrait l’être encore plus, je veux dire : sexuellement. Tout de suite, le mot est lâché, claque comme le fouet sur une peau […]
  • Eglantin   J’aurais pu rester des heures devant ces jardins immaculés, à écouter la rumeur du vent, longer le fleuve, jusqu’à atteindre les chevaux, et l’Immensité, pour enfin poser mon corps […]
  • Spermatozoïde   Si, pour certains, les spermatozoïdes ne sont que des ébauches de bébés morts dans une bouche un peu trop gourmande, moi j’admire ces marathoniens du micro cosmos et leur course […]
L'Amer Calmé
juillet 31st, 2014 at 2:14

Hum, Querelle, je mets une option dessus, j’aime ce texte-là, ce tome et cet homme semblent faits pour ma pomme.

Je vais y songer en cherchant, infatigable et si las à la fois, ma pomme d’Adam.

Mais fuck, la faim d’amour me creuse l’estomac et je risque de tomber dans les pommes plutôt que la pomme ne tombe sur moi.

Sinon, te lire me flanque toujours la pêche et me redonne de … les poires (oui là, c’est nul) !

AH ben mince, je n’arrive pas à arrêter de commenter.

Signé Steve Zobs, de ta marque-repère.

juillet 31st, 2014 at 6:39

Attention, ne va pas t’astiquer, petit asticot : c’est un gros morceau de gâteau qui rend un peu tarte !

Laissez un commentaire

theme par teslathemes