Billet

GSK – Micro Encyclopédie du Serial Killer Gay

 

Quid des serial killer gays, que pourraient légitimer les aficionados de la Bible, le Best Seller des immolateurs, des incapables et des branleurs, circulaire amovible d’une religion du pardon et repentir du pire.
 
En tête, sans doute, le pieux John Wayne Gaci, sous le pieu duquel dormaient à jamais des adolescents préalablement violés par ses soins. Un clown devant l’éternel, que méritait l’hôpital.  Et un exemple à suivre que ce Pogo :
 
Arthur Gary Bishop, au nom prédestiné, un délicat mormon souillé par la pornographie infantile, s’occupait des enfants sous un angle que d’aucuns auraient préférés démographique. Or, il est juste d’observer que c’est à partir de trois victimes seulement que l’on peut prétendre au titre de serial killer.
 
Autres temps, autres mœurs : l’illustre Gilles de Rais, préférant aux douces folies de la virginale Jeanne d’Arc les charmes de la raie, commit entre autres crimes celui de pénétrer dans une Eglise armé et s’illustra, pour la postérité, par le nombre fort conséquent de ses victimes. Dieu a l’œil moins vif que les nouvelles technologies.
 
Légèrement moins prolifique, avec seulement cent quarante sept meurtres certifiés à son actif, et mille ans de prison à effectuer, Luis Alfredo Garavito Cubillos akaLa Bestia ferait cependant figure de proue dans les sombres pages dédiées à l’Apocalypse, même s’il n’a pas atteint le chiffre de la Bête.
 
Tout aussi sombre, mais plus coloré, enterrant ses victimes dans les ranchs fruitiers où il officiait en tant que travailleur saisonnier, cela avec un rendement exemplaire – un meurtre toutes les quarante heures – l’homophobe Juan Vallejo Corona, représentant du Mexique,  préféra finalement à la bière la machette, bien plus  joyeuse et tranchante. Les vices ne sont pas nés égaux et libres en droits – surtout après vingt-trois traitements de choc administrés avec brio par la psychiatrie, membrane spéculative de la divinité. 
 
Plus romantique, le cannibale de Milwaukee, Jeffrey Dahmer, qui n’aimait pas les dames, souhaitait tant que ses aventures d’un soir, draguées dans les estaminets sordides,  restent à jamais auprès de lui de sorte qu’il trouva à ses maux la solution originale : prétextant des séances photographiques à cinquante dollars, il droguait ses victimes à l’aide de somnifères puissants pour enfin les étrangler et vivre sa passion, sur fond de dissection, dans le sein confiné de son logis. Victime du sens de l’humour particulier de Dieu, ce tueur en série, le seul à s’être repenti, ne fut pas en mesure de purger sa peine de neuf cent cinquante sept ans de prison : il fut achevé d’un coup musclé avec une altère par son codétenu, Christopher Scarver, un schizophrène pas très détendu se prenant pour Jésus Christ. On ne badine pas avec la folie.
 

Et pour finir en grande et funèbre pompe, le sémillant Verry Idham Henyansyah, flashé dans sa cellule par des cohortes de fans, décidé à ne pas être en reste, découpa quant à lui, en plus d’une ribambelle d’inconnus, son ex petit ami en sept morceaux distincts, avant d’enregistrer un album de 12 morceaux à écouter sans frissonner sur l’autoroute et de livrer un livre (tout ceci est redondant, je vous l’accorde) sur ses trépidantes péripéties, une bible d’un genre nouveau pour ceux qui ont honte de leur nature profonde.  Quant à moi, qui suis encore novice dans cette discipline de fer, il est temps de m’adonner à mon passe-temps de prédilection : l’auto-stop, prédiction d’un enfer pour qui saura me recueillir. 

 

Texte incisé le 1 mars 2012. 
Ce texte fait partie de l’anthologie Au Bonheur des Drames :

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Sujet connexe :  Disconite
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