Voici une analogie séduisante concernant la sacro-sainte thématique du roman papier contre son challenger aux ambitions formelles et souvent élitistes : le livre numérique.
Roman papier : Relation sexuelle saine, vous allez au lit avec votre livre, vous glissez dans son imaginaire, pénétrez ses personnages par le prisme de votre imagination. Vous suivez tout cela comme un rêve qui se déplie à loisir, le temps d’une longue séance. Voyages intérieurs. Communion charnelle, sens en éveil, contact avec les pages, le verbe et l’odeur. Relation amoureuse.
Roman numérique : Un peu pop corn, un peu pop porn. Passion du clic et de l’interchangeable. Pratique, mais peu intime. Peu endurant, ne supporte pas la longueur, la langueur. Froid et distant comme une rubrique nécrologique lu sur un journal crasseux, posé sur un banc. Précocité du rapport souvent avorté, échangisme échevelé. Passions en mort subite. Intérêt d’apéritif. Relation pornographique.

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