Billet

Zoltar Kills

 

Il est, la nuit, des constellations qui nous observent et qui, croyez-le, conspirent contre nous : quel ardent théorème que d’être observé par delà les lois du visible, d’être convoité par l’intangible : comme un élu, ou à défaut, comme un cobaye.

 

Un jour que je regardais dans la nuit d’étranges étoiles, apparues là avec cette fugacité chère aux comètes, au-dessus d’un val dont on dit parfois qu’il est hanté, une lumière bleue asséna à l’espace une note de mystère insaisissable, un tendre parfum de danger : je me sentais appelé par cet Eden meurtrier.

 

Je franchissais le couloir où dormaient les parents, toutes portes ouvertes, pour mieux répondre à l’aperture de mes cauchemars d’enfants, et m’envolais au loin, sur ma bicyclette, direction la colline, fasciné toujours par ces lumières qui tournoyaient dans le ciel noir comme des lucioles épouvantées.

 

On m’a retrouvé nu et inconscient, dans le repli sinueux d’un sillon énigmatique, à la conjoncture d’une géométrie maya restée inexpliquée ; on m’a retrouvé nu ainsi au centre d’un géoglype, le corps blanc, immaculé, l’anus craquelé, et désormais aux lèvres comme au corps, un goût évident pour les licornes.

 

Texte : Pondu le 22 juillet 2012
Ce texte fait partie de l’anthologie Au Bonheur des Drames :

 

Share Button

Vous aimerez peut-être :

mars 28th, 2013 at 1:41

Nicolas, je n’ai plus ton Email, à l’occasion, pourras-tu me le passer via-nl@live.fr merci et à très bientôt

mars 28th, 2013 at 11:13

C’est très beau. Je t’accompagne dans le voyage.

avril 26th, 2013 at 8:22

Je viens de te l’envoyer 🙂 A bientôt

avril 26th, 2013 at 8:23

Merci Calyste 🙂 Que ces voyages me manquent ! Soupirs

Mister Freak
juin 23rd, 2017 at 2:28

Le début du texte m’a fait pensé aux miens : l’expérience de la solitude, l’enfance, le monde qui se révèle pour soi seul, et j’ai bien reconnu ta malignité dans la chute qui m’a fait sourire. Beau, tordu (au sens littéral) et tordant.

Laissez un commentaire

theme par teslathemes