Billets

Killing Nathalie

  Je l’embrassais sans savoir que sa bouche pulpeuse contenait de la poudre de cadavre chinois : où va le monde ? Etait-elle fausse jusqu’au bout des cils, cette demoiselle ? Qu’indiquait donc le tranchant de son regard bleu si ce n’est l’expression même du mensonge, la lucarne du mal ? Les femmes, me disait

12 Mai 2012
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L’Engeance Maudite de Saturnin ou la Révolte des Sex Toys

  Enfant, tu voyais Saturnin flotter sur l’ondée savonneuse de ton bain, placide conquérant de tes petites épopées ; séduite par son apparente liberté, tu le suivais du regard, le faisait plonger avec délectation dans la mousse duveteuse, avec le regard émoustillé des enfants qui, enivrés, se découvrent les pleins pouvoirs.   Les peluches colorées,

09 Mai 2012
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Standard

    (…) Hier, j’ai eu un rendez-vous, encore un rendez-vous, me direz-vous. Je serais presque à moi tout seul une agence matrimoniale. Aux milles et un dossiers irrésolus. Classés X. J’y suis allé, donc, à ce rendez-vous, par la nuit : le mec m’a posé une question qu’on ne m’avait jamais posée auparavant, du

04 Mai 2012
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Conte Transversal – Grandeur et désillusion du loup Alpha

  Un troglodyte sous cortisone, ermite certifié, bedaine repue, physique difficile, stagne dans sa caverne, pensant princesse – et rosbif. Quel est son petit nom : il rime avec sadique ! Au loin du monde tumultueux des assedics, il voit apparaître – ô émerveillement – sur la surface pixelisée de son écran scintillant, une toute

01 Mai 2012
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La Villa Déplaisir

  Tu passais des heures à reluquer des jeunes vaniteux s’émoustiller dans une villa stupide, à considérer avec jalousie, une verve incendiaire, des humains falsifiés fomentant à loisir, pour le meilleur et surtout pour le pire, des assassinats de petite volée, à base de révélations douteuses, séductions graveleuses : comme sont réjouissants ce mille-feuilles d’embrassades élégantes,

27 Avr 2012
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Cindy ou comment rompre proprement avec quelqu’un sans utiliser de SMS

  Terrasse d’un café noir de monde, une blonde qui fume une gitane en attend une autre, boudinée dans une tenue desigual. Cette dernière se penche le moins naturellement du monde, lui fait la bise dans un courant d’air. S’ensuit, mécanique sociale huilée, l’épanchement suivant, accompagné de tapas bien grasses :   « Bonjour toi,

23 Avr 2012
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Ex Porno Boy

  Saison chaude, libido forcenée, supplice du corps tourmenté par l’angulaire excroissance de chair, nous trouvons refuge dans ces images d’Épinal pornographiques aux schémas formatés, mecs interchangeables à volonté qui s’échangent entre eux dans des décorations ringardes, surannées jusqu’au vice : chambres d’hôtel minimalistes, oreillers à fleurs automnales, petite table basse à peine suédoise sur

17 Avr 2012
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Post Coït, les Prémisses de la Haine

  Je l’entends respirer par delà la cloison, comme un porc entêté dont la lèvre se suspend au mortifère bâton de nicotine. Je sais qu’ensuite, par amour de l’habitude, il promènera ses doigts tordus et odorants sur la surface adipeuse de ma peau qu’il colonisera, un afflux de sang ; j’en oublie peu à peu chacun

13 Avr 2012
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Lapin Mortel à la Bressane

  Elle cuisinait avec tendresse le lapin préféré de sa grand-mère, lovée dans son tablier parfumé au sang frais. Les grâces du printemps, un parfum de lavande, flottait par ses cheveux délicats. Le soleil assassin des beaux jours, molestant l’azur bien trop bleu, rendait délicieux ses yeux vipérins, accentuait cette subtile méchanceté dans le regard

11 Avr 2012
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Meet Jason

  C’est au bord du lac, une nuit de pleine lune, un paysage décidément charmant, ceint d’une brume à faire pâlir des nappes sulfureuses de nicotine et j’avançais, pantalon et gilet en cuir, jusqu’à cette mystérieuse forêt, aux feuillages crénelés comme des lames de couteau, pour m’enfoncer dans cette humidité sonore. Pas à pas, je

09 Avr 2012
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Ping Pong, mon Amour

  Tu sais tout du silence létal qui précède l’Idiotie, des mots qui, jaillis en trombe des entrailles comme des insectes fous, rongent la moelle des relations, précipitent les sentiments les plus nobles dans ces tombes de silences profonds qui sentent l’Adieu plein les narines – alors, chéri(e), je te prierai, cette fois-ci, de fermer

06 Avr 2012
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